Resumen
Pour des raisons liés au retard dans le domaine de l‘histoire sociale qui a longtemps caractérisé les historiographies de la Franc-maçonnerie et de la période napoléonienne, l’étude de la Franc-maçonnerie européenne sous le Premier empire est restée jusqu’à il y a très peu de temps le parent pauvre de la recherche maçonnique, la rareté des études ayant pour effet regrettable de produire une image trop facilement acceptée, celle d’une franc-maçonnerie qui, par son fonctionnement, aurait été à la fois parfaitement instrumentalisée en France et dans les satellites européens où fut construit ce Grand Empire maçonnique dont l’histoire reste à écrire. Présentée à l’occasion du Bicentenaire de la naissance du Grand Orient d’Italie à Milan en mai 2005, cette communication a pour objectif de montrer la nécessité de porter un regard différent sur cette période. Nombre de travaux récents sur ce sujet montrent en effet que, loin de cette vision canonique, l’étude des pratiques des francs-maçons initiés dans les loges entre 1804 et 1815 donnèrent naissance à des modes de comportements politiques et sociaux variés, prouvant de fait que la période napoléonienne doit être moins regardée comme un temps d’instrumentalisation que comme un moment durant lequel les identités maçonniques nationales surent s’affirmer.