Abstract
En 1657, l’abbé Boisrobert, membre fondateur de l’Académie française, fait paraître un recueil de nouvelles peu connu. La critique ne s’est pas penchée jusqu’à présent sur l’intérêt majeur qu’elles représentent du point de vue du processus d’adaptation opéré à travers des sources espagnoles et françaises à la fois, et sur le fait qu’elles se font écho d’une idéologie culturelle en crise à la charnière entre la période dite « baroque » et la période dite « classique ». Cet article pose alors le triple enjeu de mettre en lumière l’existence de cette œuvre oubliée, montrer sa portée en termes d’adaptation, et réfléchir sur les enjeux éthiques et esthétiques dans le passage d’une littérature nationale à une autre, dans le cadre d’un mouvement de vaste ampleur au milieu de XVIIe siècle français.