La frontière, le « Non-lieu » récurrent dans la littérature mexicaine récente. Un bref voyage depuis les marges

Résumé

Cet article se concentre sur l’analyse de quelques œuvres clés de la littérature mexicaine contemporaine, dans lesquelles la frontière géographique sud ou nord du Mexique est représentée comme un espace contre-hégémonique, violent et géopolitiquement vulnérable. A cet effet, seront notamment passés en revue les romans 2666 (2004), de Roberto Bolaño ; De l'autre côté (2008), de Heriberto Yépez ; Les Terres brûlées (2015), d'Emiliano Monge, ainsi que le recueil de poèmes témoignages Le Livre des morts centraméricain (2018), de Balam Rodrigo. Dans ces textes, la frontière est configurée comme un territoire de multiples relations socioculturelles et transactions économiques, dans lequel les valeurs et intérêts particuliers sont conditionnés par les lois du marché. Dans chacune de ces œuvres est présent directement ou indirectement le trafic de drogue, qui contrôle, gère ou élimine tout ce qui semble inutile.