Entre lignes verticales et horizontales. Mort symbolique et autodestruction suicidaire dans La Vie inutile de Pito Pérez

Résumé

Cet article analyse l'autodestruction suicidaire du protagoniste du roman La Vie inutile de Pito Pérez de l'écrivain mexicain José Rubén Romero (1890-1952). Pour ce faire, un croisement interdisciplinaire entre études littéraires et philosophie est utilisé. En utilisant comme référence théorique l'œuvre d'Adriana Cavarero, Inclinaisons, et en revenant à deux postures fréquentes de l'être humain (droite et inclinée), on détermine comment « l'humanité » (société post-révolutionnaire du Michoacan) se présente comme une grande entité verticale et verticalisée qui, avec ses fausses morales, coutumes et croyances, borde et incline Pito Pérez à vivre (ou préférer) des situations qui ont abouti à des événements nuisibles et/ou destructeurs à son égard. Romero, faisant partie de cette « humanité », avec sa verticalité, incite en outre Pérez à opter pour un comportement suicidaire à travers un « passé-présent » qui manipule ses souvenirs pour (re)diriger et fléchir ses souvenirs vers les vices et la corruption. De cette manière, il est possible de comprendre la vie de Pérez comme un long processus d'autodestruction suicidaire provoqué par divers agents et processus politico-sociaux.